Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile de la fête du Christ-Roi

Exégèse de Jn 18, 33-37 (25 novembre)

Le dernier mot du lectionnaire dominical de l’année B, centré sur Marc, revient à l’évangile selon saint Jean. Et ce n’est que justice, quand on sait l’application du quatrième évangile à présenter le mystère de Jésus, du point de vue de la « gloire », c’est-à-dire la relation filiale qui, le liant au Père, lui donne du même coup une pleine et entière jouissance de la condition divine, y compris à l’heure de la Croix. Le paradoxe johannique tient en ces mots : Jésus n’est jamais tant roi que devant Pilate lorsque, ayant dépouillé toute forme de puissance ou richesse humaine, il paraît faisant, Jésus ne fait qu’accomplir sa vocation de partager la condition des hommes jusqu’au bout, c’est-à-dire au coeur de la misère de l’innocent condamné, du juste abandonné, du frère trahi par les siens. Pilate ne s’y trompe pas, qui reconnaît en Jésus l’homme, tout simplement (« Voici l’homme » – Ecce Homo : 19, 5), sans pour autant renoncer à le condamner comme « Roi » (« Voici votre roi » : 19, 14), au point de confirmer la sentence par un écrit impérissable : « Ce qui est écrit, reste écrit » (19, 22). Ainsi Pilate est-il, sans doute malgré lui (effet d’ironie johannique), l’opérateur qui permet et assume l’identification entre la pauvreté visible de « l’homme » condamné et la puissance invisible du « roi » ainsi proclamé. Or, une telle audace théologique serait impossible, du point de vue de l’intrigue, et en tout cas incompréhensible au lecteur, si Jésus lui-même n’en avait d’abord délivré les clés d’interprétation, à travers la scène du procès romain, centré sur le face à face de Jésus et Pilate. Aux royautés humaines, sans autre légitimité que leur propre volonté de puissance et, de ce fait, vouées à recourir à la force – « des gardes se seraient battus pour moi » –, Jésus oppose sa propre royauté qui, ne venant pas du monde, n’a d’autre finalité que de « rendre témoignage à la vérité ». Or, dans la mesure où cette vérité, qui est celle de Dieu lui-même, s’exprime à travers la parole même de Jésus – littéralement sa « voix » – le seul critère d’appartenance au Royaume de Jésus est bien la fidélité à sa parole, autrement dit la disponibilité à accueillir le message par lui proclamé, c’est-à-dire l’engagement à « croire en lui », ou bien à « venir à lui », selon une équivalence bien attestée dans le quatrième évangile. Ainsi l’année liturgique s’achève sur un appel à la foi, confirmant la finalité même de l’évangile, écrit « pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20, 31). Or, cette incitation à croire et à vivre en Christ ne saurait faire l’économie de la Croix : c’est alors – et alors seulement – qu’advient en pleine lumière la « gloire » du Fils envoyé, c’est-à-dire sa pleine adhésion à l’oeuvre du salut voulue par le Père, sans autre a priori que son amour infini pour les hommes (cfr Jn 3, 16-17). Ou bien, selon un autre langage, c’est alors que s’accomplit la pleine royauté du Christ, en totale opposition aux royautés terrestres, avec en conséquence pour les hommes – à commencer par les lecteurs de l’évangile – l’invitation à entrer dans ce Royaume, qui n’a d’autre devise que la vérité de Dieu et n’implique d’autre devoir que celui d’accueillir cette vérité, afin d’en vivre et d‘en témoigner au coeur du monde.
Yves-Marie Blanchard



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.