Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 28 septembre

Évangile : la parabole des deux fils, appelés au travail dans la vigne (Mt 21, 28-32)

Extrait de Feu Nouveau 57/6

Dans le contexte tendu dont il a été question, Jésus répond indirectement à la question sur son autorité à travers une parabole propre à Matthieu. Celle-ci part d’une demande concrète d’un père à ses fils pour aller ‘aujourd’hui’ travailler dans sa vigne, au temps de la vendange. Elle continue avec le NON de l’un et le OUI de l’autre ; en réalité, ce NON après repentir va se changer en ‘il y alla’, tandis que le OUI devient un ‘et il n’y alla pas’… Sur ce OUI et NON, on peut relire la sentence du discours sur la montagne (Mt 5,37). Jésus demande alors naïvement : « Lequel des deux a fait la volonté du père ? », laissant le soin de la réponse à ses interlocuteurs. Mais lui-même va en tirer une tout autre conclusion, fort rude, en insistant sur l’accueil fait à Jean Baptiste – ce qui reprend la controverse précédant notre parabole (Mt 21,24ss).

Quelle est la pointe d’une telle parabole, dans tout ce contexte ? Assurément, l’affirmation que publicains et prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu a dû provoquer un fameux choc, d’autant que ce verbe ‘précéder’ (pro-agô) est sans doute à prendre en son sens exclusif, et non en un sens comparatif, comme si les uns passaient devant, les autres entrant ensuite. L’enjeu entre le dire et le faire est considérable, pour Jésus comme pour Matthieu ; les Juifs pieux avaient le souci de pratiquer la Torah de Moïse et savaient bien que le faire l’emporte sur le seul dire. En fait, Jésus va prendre à leur propre jeu ses interlocuteurs : ils ont bien répondu à Jésus, mais ils ne songeaient nullement à l’application immédiate que Jésus va en tirer. On repense au prophète Natan devant le roi David : ‘Cet homme, c’est toi !’ (2 Sam 12,7). La parabole interpelle toujours !

• Le premier fils, qui commence par ne pas vouloir, est une figure des publicains et des prostituées : s’ils ont d’abord transgressé la Torah, c’est en écoutant et en fréquentant Jésus et ses disciples qu’ils ont entendu l’appel à la conversion et se sont repentis (meta-melomai) ; ils ont donc cru à la parole de Jean Baptiste et à celle de Jésus…
• Le second fils pour sa part, avec son OUI facile, est une figure des grands prêtres et anciens : en vérité, ils n’ont pas cru à la parole de Jean et ne se sont pas même repentis en voyant l’attitude des foules et des humbles gens. C’est leur non-foi qui est ainsi soulignée…

Jésus n’est nullement reconnu comme un messager autorisé de Dieu par les autorités de Jérusalem ; au lieu d’une conversion et d’un repentir, elles campent dans un complet refus, que rien ne peut ébranler. Or l’enjeu est assurément vital, ce qui rejoint la lecture d’Ézéchiel – un enjeu décisif, puisqu’il s’agit d’entrer dans le Royaume de Dieu, dans la Vigne du Père. Or la scène se déroule dans le Temple de Jérusalem ; on peut y entendre comme un des derniers appels de Jésus pour toucher le cœur de ses adversaires ! Bref, la pointe de cette parabole n’est pas d’abord dans les attitudes opposées des deux fils, mais plutôt dans la nécessaire conversion pour tous, afin de prendre au sérieux l’Évangile de Jésus, dont Jean avait préparé le chemin.

Pierre Mourlon Beernaert sj



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