Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 3 février

Extrait de Feu Nouveau 56/2

Évangile : Lc 4,21-30
Après un séjour au désert où il résiste au tentateur qui cherche à le couper de sa relation vitale à celui qui l’envoie et à sa mission (4,1-13), Jésus, poussé par l’Esprit, revient en Galilée, où sa renommée s’étend rapidement et où il prend part à la vie communautaire des juifs en enseignant « dans leurs synagogues » (v. 14-15). Il est intéressant de noter d’emblée qu’aussi bien par son attitude face au tentateur que par son enseignement, Jésus rompt avec la recherche personnelle du pouvoir et de la domination (ce qui pourrait être le fait de princes ou de gouvernants), et qu’il n’introduit pas une connaissance toute faite sur Dieu ou une pratique cultuelle pour s’en approcher (comme pourrait faire un prêtre, par exemple). En enseignant, Jésus se rapproche davantage de la posture d’un prophète. Mais si le prophète proclame une parole reçue, Jésus explique et développe cette parole venue d’ailleurs pour amener ceux qui l’écoutent à une connaissance renouvelée de Dieu. À la différence des prophètes, du moins dans notre contexte, il ne dénonce pas une attitude dévoyée tout en annonçant ce que Dieu envisage de faire pour y remédier . Ce que Jésus apporte aux gens de sa ville de Nazareth, c’est une véritable révélation : « aujourd’hui » l’Écriture et la parole des prophètes sont ac-complies. Ce sont bien les paroles de Jésus, qui résonnent aux oreilles de ses auditeurs (v. 21) qui accomplissent l’oracle d’Isaïe. Cela semble d’ailleurs produire de l’effet, puisque tous « buvaient ses paroles », si j’ose dire ! L’étonnement admiratif qui découle de ces paroles concerne l’identité de Jésus : n’est-il pas le fils de Joseph ? (v. 22). Ainsi, Jésus est véritable-ment reconnu par ses auditeurs comme fils de son père, mais le lecteur sait que le Père de Jésus n’est pas Joseph, mais Dieu (Lc 1,35). Du reste, au vu de la suite, l’admiration peut être comprise de deux façons : soit est réelle, et alors le peuple est comme une girouette – ou se rend compte subitement qu’elle émane d’un des siens ; soit elle est artificielle et ne porte que sur la forme, puisqu’elle est suivie sans transition par une critique indirecte envers ce conci-toyen qui sort du lot et qui ne semble pas se prendre pour n’importe qui… Quoi qu’il en soit, la question qui se pose ici est de savoir si, au terme de l’enseignement, les gens de Nazareth reconnaîtront Jésus dans son identité véritable. Pour ce faire, il semble les mettre à l’épreuve, tout en leur donnant un indice : un prophète n’est jamais reconnu par les siens. Peut-être est-ce d’ailleurs en ce sens qu’il faut comprendre le proverbe sur le médecin, mieux apte à guérir les maux des autres que les siens propres. Ainsi, c’est d’abord vers les étrangers, paradoxalement plus ouverts à la reconnaissance d’une parole qui veut la vie qu’un prophète est envoyé. L’accolement de la figure du médecin et de celle du prophète n’est probablement pas anodine dans notre contexte : le médecin guérit grâce à des remèdes bien souvent amers et « difficiles à avaler » mais indispensables pour recouvrer la santé. Le prophète proclame une parole dure et exigeante, difficile à mettre en pratique mais indispensable pour retrouver le chemin de l’alliance, de la vie. Jésus se situe dans cette ligne, mais s’il ne trouve pas l’accueil des siens, il ne pourra rien faire pour eux car il n’y a rien de magique dans le salut. Est-ce cela que ses auditeurs comprennent lorsqu’ils se mettent en colère (v. 28) et veulent le mettre à mort. Ainsi, la première proclamation de l’accomplissement de la prophétie du Serviteur d’Isaïe débouche sur une scène qui annonce déjà la passion (v. 29). Mais ici, Jésus fait preuve d’une liberté souveraine, en fendant la foule pour aller son chemin. Il doit en effet « aller son chemin » jusqu’au moment où, librement, il se laissera conduire à la mort. Mais dès le début, il sait ce qu’il risque.
C’est chez lui, « dans la ville où il a grandi », que Jésus annonce et enseigne la nouveau-té de l’accomplissement de l’Écriture. Mais cette annonce n’est pas reçue par ses destinataires. Enfermant Jésus dans ce qu’ils croient être son passé et son origine, ils ne peuvent écouter sa parole et se ferment ainsi à la nouveauté, à la surprise, à l’inattendu. Bref, loin d’une attitude favorable à l’écoute, ils se ferment à l’autre et à sa nouveauté, en un mot, à sa vérité, et en viennent à la violence pour tenter d’éliminer l’importun, l’« empêcheur de tourner en rond ». C’est la raison pour laquelle, loin de répondre à la violence par la violence dans une situation qui pourtant a de quoi effrayer, Jésus fait face, avec autorité, indice de ce qu’il n’est pas ce que ses concitoyens croient de lui. Il s’éloigne alors et passe son chemin, pour aller à Capharnaüm, où il continue à enseigner avec autorité et où sa renommée continue de grandir.

Elena Di Pede



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.