Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Homélie pour le dimanche 23 décembre (Avent 4 C)

Homélie (Extrait de Feu Nouveau 56/1)

« À Noël, Dieu se fait proche ». Après nous être demandé pourquoi, pour quoi, comment, prenons en compte en ce dernier dimanche de l’avent la question : par qui ? L’évangile de saint Luc, proposé ce jour, donne les prémisses de la réponse, en nous présentant la rencontre de la visitation, mettant en quelque sorte en scène Marie et sa cousine Élisabeth. Deux femmes futures mères. L’une, âgée, stérile de longue date ; l’autre, Marie, toute jeune, promise en mariage à Joseph. Quand deux femmes qui attendent un enfant se rencontrent, de quoi parlent-elles, si ce n’est justement de leur maternité.
Luc est médecin. Syrien, il est devenu le compagnon de Paul. Par trois fois, en ce court récit il précise : « l’enfant a tressailli d’allégresse en elle », « le fruit de tes entrailles est béni », « l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi ».
Par qui Dieu se fait-il proche ?
Dieu entre en humanité, osons le dire, par les voies normales, humaines, naturelles. Luc avec son regard de médecin précise bien que Dieu a pris le cours normal des choses. Il parle d’entrailles, de ventre. Il écrira plus tard, en parlant de Jésus : « Bienheureux le sein qui t’a allaité ». Luc semble à l’aise avec ce qui constitue le cœur de notre foi. Dieu fait homme, fait de chair et de sang, en pleine pâte humaine. Le don de Dieu passe par le corps de l’homme, de la femme. La personne humaine est le passage obligé et souhaité par Dieu qui ne veut pas soustraire son Fils aux dynamismes de la création. En toute chose, Dieu emprunte le chemin de notre humanité, Il respecte sa création, Il nous respecte. Pour Lui, il n’y a pas d’autre alternative que celle qui est la nôtre. Saint Paul le précise : Dieu s’est fait homme, semblable à l’homme, en tout, excepté le péché.
C’est pour nous chrétiens, une extraordinaire chance d’oser croire cela. Comme Marie, comme Élisabeth, nous sommes porteurs de Dieu. Mais en même temps, Luc nous dit qu’Élisabeth est âgée, stérile, que Marie est fiancée à Joseph et que toutes deux sont enceintes. À quoi cela nous invite-t-il, au niveau de notre foi ?
En ce qui concerne Élisabeth, c’est un ange qui annonce à Zacharie qu’il va être père bien que son épouse soit âgée et stérile. Quant à Marie, c’est également un ange qui lui annonce qu’elle aura un fils. Des deux côtés, c’est la même question, la même interrogation, la même peur : « comment cela se fera-t-il ? ». Et la même réponse : « Ne crains pas », avec un ajout pour Marie : « Rien n’est impossible à Dieu ». Cette précision est aussi l’essentiel de notre foi. Comprenons que « impossible à Dieu » ne doit pas être entendu dans le sens du miracle ou prétendu tel, de l’exceptionnel, de l’extraordinaire. Luc vient nous dire que si Dieu passe par notre corps, nous n’avons pas la maîtrise de la vie. Quand il y a naissance, les annonces prennent souvent une forme du style : M & Mme… ont donné la vie à …, leur enfant. C’est très beau en soi. Mais Luc nous suggère de corriger l’expression. Aucun humain n’est capable de donner la vie. Nous ne faisons que la transmettre. C’est tout autre chose. L’homme est incapable d’inventer la vie, de donner la vie. Il la reçoit de Dieu et peut ensuite la transmettre. (Dans la Prière Eucharistique n° 3 : « C’est toi qui donnes la vie »).
Dieu est plus grand que nous.
Lors d’une cérémonie de funérailles, le corps du défunt avait été incinéré et tandis que la famille recevait la petite urne avec les cendres, un participant ému rappelait à son voisin que l’homme, de son vivant, était un grand et fort gaillard, et que la réduction de son corps imposant à ce petit contenant était très impressionnante. Comme une parabole. Pendant ces instants, les fleurs, les pleurs, la famille regroupée devenaient « parole ».
En tant qu’humains, nous vivons avec un corps. Mais, notre valeur, notre dignité et, en définitive, notre espérance, est que nous sommes plus qu’un corps. Notre vie dépasse les limites du temps et de notre histoire. Dieu est plus grand que notre cœur. L’homme, enfant de Dieu est plus grand que ce qu’il est, que ce qu’il croit être. La stérilité ou la fertilité, la virginité ou la maternité ne sont pas que des considérations biologiques, elles dévoilent une part de l’œuvre de Dieu en nous et de sa puissance de vie en toute circonstance. La visitation comme la résurrection est la révélation de notre propre vocation. À la suite de Marie et d’Élisabeth, nous pouvons dire : « Heureux, bienheureux… », parce que, dès l’instant où nous croyons en l’Esprit, la parole de Dieu devient fertile et féconde.

Yvon Doose



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