Homélie pour le dimanche 8 décembre
Homélie pour le deuxième dimanche de l’Avent
Extrait de Feu Nouveau 57/1.
Dimanche dernier, le premier de l’année nouvelle, Jésus nous invitait tous à être des veilleurs, des éveilleurs, des réveilleurs.
En ce deuxième dimanche de l’avent, nous sommes au désert, dans lequel Jean-Baptiste devient rassembleur de foules en quête de quelque chose d’autre, d’un plus, puisqu’à son appel, ils se font baptiser en reconnaissant leurs péchés. Ils entendent haut et fort le cri du prophète : « convertissez-vous ! », c’est-à-dire, non seulement, changer de vie, mais tournez-vous vers Celui qui vient derrière moi et qui est plus grand que moi. Moi, je baptise dans l’eau, lui, il vous baptisera dans le feu et dans l’Esprit-Saint. Dimanche dernier, Jésus disait qu’il allait revenir. Aujourd’hui, Jean-Baptiste proclame : Il vient.
Jésus n’a pas déserté nos lieux de vie. Il vient, il est là, là où nous sommes, dans nos déserts urbains (sachant qu’on peut être seul au milieu de la foule, dans l’immeuble, à l’école, à la fac, au bureau, dans la maison de personnes âgées…), ou peut-être dans nos déserts familiaux, conjugaux, sociaux. « Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps… ».
Dimanche dernier le premier verbe était : « veiller ».
Ce dimanche, le deuxième verbe est : « espérer ». Qu’est-ce à dire ? C’est être certain que la Parole donnée, quoi qu’il arrive, Jésus ne la reprendra pas. L’espérance chrétienne nous certifie que Jésus-Christ est bien vivant, avec nous et peut-être encore plus si nous traversons des déserts, des ruptures, des découragements, des abandons, des maladies.
Et donc, s’il est là, il nous faut tout simplement nous convertir, c’est-à-dire nous tourner vers lui, c’est-à-dire cesser de nous regarder, soit pour nous satisfaire de nous-mêmes, soit pour nous mésestimer, voire nous mépriser. C’est pour cela que les pharisiens et les saducéens se font appeler « engeances de vipères », alors qu’ils étaient tous de super pratiquants ! Au lieu de penser et dire : « et moi, et moi… », apprenons à dire : « et toi, et toi, Seigneur ! » Regardons le Seigneur. Le fruit de la conversion, c’est Jésus lui-même qui vient pour tout changer. Produisons ce fruit-là. Ayons l’odeur de ce fruit-là. Le grand signe de notre conversion c’est de nous laisser mûrir par sa parole. C’est prendre le temps d’écouter et de faire nôtre sa parole pour que nous ayons le goût de Dieu, pour devenir la bonne odeur de Dieu. Laissons-nous donc imprégner par sa parole et tournons-nous vers celui qui n’a de cesse de nous parler.
Yvon Doose