La lectio divina
La lectio Divina dans les paroisses de Malmedy
Dans la région de Malmedy (Belgique) une quinzaine de groupes de 6 à 8 personnes se réunissent dans des maisons en « tables de la Parole ». Le curé de ces paroisses, l’abbé Henri Bastin nous relate cette expérience de « Lection divina ».
La lectio divina - littéralement lecture divine - est la lecture priante et familière (simple) de la Bible accueillie comme Parole de Dieu pour l’aujourd’hui. Elle peut se vivre de bien des manières. Pour notre part, afin de l’ouvrir au plus grand nombre - au « tout-venant » - nous avons adopté la méthode Vigan : du nom d’une ville des Philippines où elle a pris naissance. Cette méthode présente, en plus de l’avantage de convenir à tous, quel que soit leur culture ou leur parcours, celui de s’adapter parfaitement à une pratique quotidienne. Cette méthode peut être vécue en couple, en famille, entre amis, et seul… Mais est-on jamais seul, lorsqu’on se met à l’écoute de la Parole ?
Vécue seul ou à deux, la méthode Vigan ne demandera pas plus qu’une durée d’un quart d’heure à 20 minutes. En groupe, sa durée ira de 40 minutes à une heure, selon le nombre de personnes présentes.
Pour celui qui s’engagera seul au quotidien dans la méthode Vigan, l’aide d’un « carnet de route » sera très bénéfique, non seulement pour soutenir la persévérance, mais aussi pour garder la mémoire des paroles reçues. Ecris cela dans un livre pour en garder le souvenir (Ex. 17, 14) …
Je suis impressionné par les fruits qu’apporte cette pratique à bien des niveaux : goût renouvelé pour la Parole de Dieu, création de liens communautaires, participation de tous les milieux, engagement dans la mission…
Voici les lignes maîtresses de cette méthode Vigan telle qu’elle est vécue - avec le petit rituel qui y est lié - dans les différentes tables de la parole que j’ai été amené à mettre sur pied. J’ai pris la liberté d’ajouter quelques éléments nouveaux, précisément quant au rituel.
1) La « mise en condition spirituelle » pour la lectio divina
L’aménagement de la table de la Parole : soin apporté au climat, à l’éclairage d’ambiance, etc…
Le rassemblement des participants, dignes et recueillis, autour de la table de la Parole
L’allumage du cierge par la maîtresse de maison et la mise du cierge allumé au milieu de la table
L’invocation à l’Esprit Saint
Une première lecture de l’évangile du dimanche suivant avec une explication succincte
L’acclamation de l‘évangile : en levant la Bible à la vue de tous
2) Les étapes de la lectio divina
A) Ecoute de la Parole
a) Quelqu’un proclame la Parole.
b) En silence, chacun prend le temps d’écrire - ou de souligner - l’un ou l’autre mot, ou passage, qui le rejoint (qui le rejoint de manière même très ténue).
c) Chacun fait part à tour de rôle des mots ou des passages qu’il a écrits ou soulignés (Ce peut n’être qu’un seul mot).
B) Accueil de la parole que le Seigneur adresse à chacun
a) Une autre personne (alterner entre homme et femme) proclame à nouveau la Parole.
b) En silence, chacun écrit le « message » qu’il reconnaît (de manière même très ténue) comme venant du Seigneur pour lui personnellement.
Par exemple, on pourra écrire : « N., moi Jésus, je te dis que je serai toujours à tes côtés. » (en lien avec Mc 4, 35-41).
c) Chacun fait part à tour de rôle du « message » reçu.
C) Réponse de prière à la parole reçue
a) Une troisième personne proclame, une fois encore, la Parole.
b) En silence, chacun écrit la réponse qu’il veut faire au Seigneur, à partir de la Parole qui été proclamée et accueillie.
Par exemple, on pourra écrire : « Jésus, moi N., je te dis merci de me donner ta paix. » (en lien avec le même évangile) .
c) Chacun exprime à tour de rôle la prière qu’il adresse au Seigneur.
3) La conclusion à la lectio divina
Tous prient ensemble le Notre Père en se donnant la main, après un moment d’intercession aux dimensions universelles par la simple mention de noms de personnes ou de groupes.