Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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59/1 La traduction liturgique de la Bible et les nouveaux lectionnaires (Les retrouvailles avec la Parole de Dieu)

La Traduction liturgique de la Bible (2013) et les Nouveaux lectionnaires

1. Les retrouvailles avec la Parole de Dieu

Pour sa 59e année (2015-2016), la revue « Feu Nouveau » a choisi de revenir sur la récente Traduction de la bible pour la liturgie et les Lectionnaires bibliques en cours de publication. Six articles leur seront consacrés : 1) Les retrouvailles avec la Parole de Dieu ; 2) Le rapport Parole-Sacrement ; 3) La proclamation des lectures bibliques et le ministère du lecteur ; 4) Une Bible pour la liturgie ; 5) Les lectionnaires bibliques en usage aujourd’hui ; 6) Cercles bibliques ; « lectio divina » ; catéchèse et liturgie.

Les renouveaux biblique et liturgique avant Vatican II

- Le 20e siècle a connu un vrai renouveau de la vie ecclésiale. Il a été comme le « laboratoire » qui a préparé le Concile Vatican II et la façon de vivre en communauté chrétienne aujourd’hui. C’est le siècle où a fleuri l’Action Catholique, grâce chez nous aux intuitions fécondes de Cardyn, le jeune vicaire bruxellois. Les laïcs chrétiens, hommes et femmes, jeunes et adultes, ont repris conscience de leur baptême, de leur identité chrétienne et de leur rôle de témoins dans le monde. On peut parler à cette époque d’une vraie « participation active » à la vie de l’Église.

- Le renouveau biblique mérite aussi d’être rappelé. Les études bibliques se sont développées dans le monde catholique, notamment grâce à l’École biblique de Jérusalem, à l’Institut biblique de Rome et aux travaux des Facultés de théologie catholique. Le Pape Pie XII jouera un rôle important par son encyclique « Divino afflante spiritu » (1943) qui reconnaît la valeur de l’exégèse historico-critique. La théologie se renouvellera par ce contact vivant avec les études bibliques. On verra aussi fleurir des « Catéchismes bibliques » qui feront place aux grandes figures de l’Ancien Testament et à la richesse des évangiles.

- Le mouvement liturgique du 20e siècle en sera également marqué. La célébration de l’eucharistie n’avait guère évolué au cours des derniers siècles. La liturgie était encore célébrée en langue latine, partout dans le monde. Il fallait donc prévoir des traductions. Les « Missels des fidèles » auront beaucoup de succès, en particulier ceux de Dom G. Lefebvre (Bruges). Les textes bibliques des messes du dimanche seront traduits et expliqués. Mais beaucoup de fidèles ne possèdent pas de missel. Ils participent à l’eucharistie en s’adonnant à la prière personnelle ou à celle du chapelet.

- La prédication dominicale jusque dans les années 1950 n’avait guère (ou pas) de rapport avec les lectures bibliques du jour. En fait, le « sermon » était une sorte de prédication systématique, consacrée aux vérités de la foi ou aux préceptes de la morale chrétienne. Après l’évangile, le prêtre quittait la chasuble et venait à la chaire de vérité. Ensuite, il regagnait le chœur et reprenait la chasuble pour l’offertoire. On ne parlait pas de « liturgie de la Parole » à cette époque, mais plutôt d’« avant-messe » ou de « messe des catéchumènes ». Ces faits ne sont pas décrits pour noircir le tableau en contraste avec les décisions de Vatican II. Le cadre de la célébration était celui d’une autre époque avec ses repères et ses limites.

L’apport du concile Vatican II

- Le concile a bénéficié des initiatives de Pie XII en matière liturgique, notamment son encyclique « Mediator Dei » (1947) qui a inspiré la constitution liturgique. De même, il faut rappeler la réforme de la Vigile pascale (1951) et de la Semaine Sainte (1955) entreprise par le même pape. Le Mystère pascal auquel il tenait tant n’est-il pas l’axe majeur de la constitution « Sacrosanctum Concilium » et le cœur du salut dans le Christ ?

- Venons-en à la Constitution sur la liturgie. Le but du concile était de « faire progresser la vie chrétienne », d’ « adapter » les institutions aux nécessités de notre époque, de favoriser l’« union » de tous les chrétiens et d’appeler tous les hommes au sein de l’Église (S.C. 1) ; ces objectifs sont aussi ceux de la Constitution sur la liturgie.

Concernant l’Écriture, le concile déclare : « Il faut promouvoir le goût savoureux et vivant de la Sainte Écriture » (S.C. 24). Aussi, il décide de « restaurer une lecture [liturgique] plus abondante, plus variée et mieux adaptée » des Écritures (S.C. 35, 1). La prédication « puisera en premier lieu à la source de la Sainte Écriture et de la liturgie » (S.C. 35, 2).
Pour ce qui est de la langue en liturgie, on peut lire ceci : « l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures… » (S.C. 36, 2).

- La Constitution « Dei Verbum » consacrée à la révélation divine présente celle-ci comme une sorte d’ « entretien » de Dieu avec l’humanité au cours des âges (D.V. 1), non seulement en paroles, mais à traves les événements de l’histoire. Elle est donc bien davantage qu’un corpus doctrinal : « Dans les saints livres, le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux… » (D.V. 21). D’où la place des saintes Écritures dans la vie de l’Église : « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a toujours fait du Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles » (D.V. 21).

- Enfin, la Présentation générale du missel romain (2002) mérite d’être citée : « Dans les lectures, que l’homélie explique, Dieu adresse la parole à son peuple, il découvre le mystère de la Rédemption et du salut et il offre une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est là, présent par sa Parole au milieu de fidèles » (PGMR, 55).

En conclusion, on peut dire que Vatican II est déjà loin derrière nous. Un demi-siècle a passé. Mais l’illusion serait de croire que tout est fait, puisque nous avons une « nouvelle liturgie ». Nous sommes donc en régime de croisière !
Au contraire, tout reste à faire : l’éveil à la foi, découvrir le « goût savoureux » des Écritures et la joie de vivre en frères et sœurs !

André Haquin


Sur le même sujet : Exégèse Lectionnaire Liturgie

Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.