Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de la première lecture du 4e dimanche de l’Avent (Mi 5, 1-4)

Extrait de Feu Nouveau 59/1 (Exégèse Mi 5, 1-4a)

Grandeur et petitesse (Mi 5, 1-4a)

Cette célèbre prophétie sur Bethléem (Mt 2, 4-6 ; Lc 2, 1-22) prend place à l’intérieur du livret de Mi 4-5, qui ouvre de larges perspectives eschatologiques. Quelle que soit l’histoire complexe de sa rédaction, c’est en fonction de cet ensemble qu’il convient de l’interpréter.

L’avènement de « Celui qui doit gouverner Israël » (v. 1)

L’oracle ne dévoile pas clairement son identité, mais l’adresse à Bethléem oriente clairement vers la figure de David, issu de cette bourgade (2 S 5, 2 ; 1 S 16, 11). Ce rapprochement permet de rendre compte de l’étonnante formulation qui présente la cité comme « la plus petite des clans de Juda », autant dire comme insignifiante dans le cadre de l’histoire. On peut y voir comme une discrète allusion à l’appel du jeune berger à la royauté (1 S 16). Aux yeux de son propre père, Jessé, il apparaît alors comme quantité négligeable du fait qu’il est le benjamin du clan. C’est pourtant sur lui que le Seigneur jette son dévolu. Ainsi, Celui-ci réalise-t-il son projet messianique dans l’humilité des moyens pauvres (voir Is 60, 22 « le plus petit deviendra des milliers, le plus chétif, une nation »). En Mi 5, il s’agirait donc du Messie, nouveau David.
Le verbe « sortir » peut signifier « naître » (Jb 1, 21), mais dans le cadre des représentations eschatologiques, il désigne aussi la venue du prince messianique (1 S 7, 12 ; Jr 30, 21). Le curieux « pour moi » laisse entendre que c’est le Seigneur qui parle. Il y aurait là un nouveau rapprochement avec 1 S 16,1 : …car j’ai vu un fils pour moi comme roi » (voir aussi 2 S 7, 8). La suite de Mi 5, 1 précise « pour être gouvernant en Israël » ; ce terme de « gouvernant (môshél) » vient de Jr 30, 21 (voir aussi 1 S 16, 1). Originaire de Bethléem, comme David, choisi comme lui par Dieu malgré (ou « à cause de ») sa petitesse, ce personnage à venir accomplit la prophétie de Nathan (2 S 7).
Ainsi la figure de David sert ici clairement de référence à cette figure messianique avec toutefois cette nuance que le Seigneur Dieu semble reprendre à ses origines l’aventure davidique. Comme le dit Is 11, 1 : « un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines ». Bref, l’arbre est tombé, mais de sa souche sortira une semence sainte (Cf. Is 6, 9). C’est un nouveau commencement.

L’épreuve (v. 2)

Mais voici qu‘après cette promesse pleine d’espérance, l’oracle envisage soudain un temps d’épreuve où Dieu lui-même « livre son peuple ». Le verbe est fort, il s‘agit d’un acte délibéré ; l’avenir du Messie est repoussé dans un avenir indéterminé, à savoir « jusqu’au jour où enfantera celle qui doit enfanter ».
Qui donc est ce nouveau personnage ? Assurément il s’agit de la mère du Messie (voir Is 7, 14 : « la vierge…enfantera un fils qu’elle appellera Emmanuel »). Mais c’est en même temps la communauté israélite qui « doit enfanter dans la douleur » et à qui Mi 4, 9-10 promet la délivrance. Il s’agit de la grande épreuve eschatologique décrite en Mi 4, 9-14. Selon le procédé de la « personnalité corporative, le rédacteur final du livret de Mi 4-5 identifie la mère individuelle avec la communauté des derniers temps. Il conjoint de la sorte les deux lignes de l’espérance d’Israël : la promesse messianique et l’attente du « Dieu qui vient ».
En même temps, la représentation de l’enfant en devient plus lumineuse. L’accent est mis moins sur la douleur que sur la joie de mettre au monde celui qui doit apporter le salut. Cet « enfantement » coïncide avec le retour des exilés qui rejoindront la communauté messianique.

Le visage du Messie (v. 3-4a)

Celui-ci « se dressera (se tiendra debout) ». Il émerge comme un homme fort, puissant, comme un chef vigilant dans l’exercice de sa mission. L’oracle précise : « Il sera leur berger », image traditionnelle des représentations royales dans l’Ancien Orient, mais aussi en Israël, où le petit pâtre David (1 S 16) est devenu le « pasteur d’Israël » (2 S 5, 12 ; 7, 8 ; Ps 78, 70-72). À l’époque, l’image n’a rien de bucolique ; c’est un métier difficile, exposé et dangereux, nuance qui caractérisera la figure du berger messianique en Za 11-12.
Si grande que soit cette figure du Messie, elle s’efface derrière celle de Dieu puisqu’il exercera ses prérogatives « par la puissance du Seigneur », ce que suggérait déjà le « pour moi » du v. 1, et non en vertu de sa propre autorité. En revanche, s’il est revêtu de « la majesté du nom de son Dieu », il le représente et même le rend présent, si l’on veut donner toute sa force au thème du Nom divin. Mais quelle efficacité lui confère cette subordination ! « Il sera grand (voir 2 Ch 17, 10 ; 2 S 7, 9) jusqu’aux lointains de la terre ». L’horizon messianique se dilate aux dimensions de l’univers.
L’exercice de ce pastorat a pour effet l’établissement de la « paix », qui dit beaucoup plus que l’absence de guerre. Le terme évoque la stabilité, l’harmonie, l’épanouissement et le bonheur. Il qualifie l’ère messianique (2 S 7, 10-11 ; Is 9, 6 ; Ps 72). Bien plus encore, l’expression est très forte : « Lui-même, il sera la paix » (4a) ; il l’incarnera en quelque sorte. Comment ne pas penser au Seigneur Jésus dont l’apôtre Paul nous dit « C’est Lui notre paix » (Eph 1, 14 ; voir les v. 14-17 et Col 1, 20) ? C’est ce que suggère la seconde lecture.

Bernard Renaud



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.