Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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58/6 La joie de l’Evangile 6/6

L’Exhortation Apostolique « La Joie de l’Évangile » (partie 6 sur 6)

Le texte de François s’achève par une sorte de synthèse sur l’évangélisation (§ 259-288) ou plutôt sur son esprit : l’évangélisateur doit se laisser guider par l’Esprit Saint. L’impulsion missionnaire ne pourra exister et se maintenir que si elle est connectée sur sa source : l’amour du Père, la « passion » du Fils, l’ardeur de l’Esprit. En finale, le Pape se tourne dans la prière vers Marie « Étoile de la nouvelle évangélisation ».

« Évangélisateurs avec esprit » (chap. 4)

Cette expression un peu étrange d’« évangélisateurs avec esprit » signifie pour le pape François une certaine disposition à pratiquer la mission non comme un « ensemble de tâches vécues comme une obligation pesante ». Il s’agit au contraire d’une « évangélisation fervente, joyeuse, généreuse, audacieuse, pleine d’amour et débordante de vie contagieuse » (261). L’expression « évangélisateurs avec esprit » signifie surtout l’action vécue « avec l’Esprit Saint » qui est l’ « âme de l’Église évangélisatrice ». En effet, la mission de l’Église a été inaugurée à la Pentecôte. L’annonce de la Bonne Nouvelle se fait par la parole et surtout à travers une « vie transfigurée par la présence de Dieu ». Tel est l’esprit de la mission ecclésiale.

Motivation pour une impulsion missionnaire (§ 262-283)

« Prier » et « Travailler » tel est l’esprit de la mission. C’est là que se trouve le sens chrétien de l’engagement. La vraie prière est le « poumon de l’évangélisation », non la prière individualiste qui néglige la « logique de l’Incarnation », car « l’oraison ne peut être une excuse pour se dispenser de la mission » (262). La rencontre avec l’amour du Christ, telle est la source de la mission : lorsqu’on aime quelqu’un, on parle de lui, on le fait connaître, il est une bonne nouvelle pour ceux qui l’approchent (263). Ainsi du Christ : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1,3).

En découvrant le comportement de Jésus pour l’humanité, son amour infatigable, nous comprenons qu’il répond aux nécessités profondes qui habitent nos frères, même si ceux-ci n’en ont pas encore conscience. N’y a-t-il pas une certaine attente de Dieu chez tous ceux qui ont été créés « à son image et à sa ressemblance » ? Prendre en charge la mission, c’est répondre à cette attente à la suite du Christ (265). Une réelle amitié pour le Christ soutiendra le travail évangélisateur (266), de même que la joie d’être membre d’un peuple aimé de Dieu. Le Christ « nous prend du milieu du peuple et nous envoie à son peuple, de sorte que notre identité ne se comprend pas sans cette appartenance » (268).

Évitons d’être de ces chrétiens « qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur » alors que le Christ nous invite à « toucher la misère humaine », la « chair souffrante des autres », sans chercher des « abris personnels ou communautaires qui nous permettent de rester à distance du cœur des drames humains » (270). Selon le mot de Benoît XVI « Fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu » (271).

Il faut être missionnaire « dans l’âme » ou de cœur, apprendre à reconnaître la dignité de chaque personne (274), découvrir l’action du Ressuscité dans notre monde pour en devenir l’instrument (275-276). Les difficultés peuvent venir d’un échec, de la fatigue, et même du carriérisme ; elles seront surmontées si la foi en l’Esprit Saint est plus forte (277 et 280). La prière de l’évangélisateur oscille entre l’intercession (Ph. 1, 4-7), le remerciement, la gratitude (Rm 1, 8) et la foi en l’action de Dieu qui précède même notre intercession (281-283).

Marie, mère de l’évangélisation (§ 284-288)

Jésus nous a donné sa mère au pied de la croix : « Voici ton fils…voici ta mère » (Jn 19, 26-27). Marie la croyante a « transformé la grotte des animaux en maison de Jésus » ; elle a veillé à ce que le vin ne manque pas à Cana (Jn 2) ; elle priait avec les apôtres dans l’attente de l’Esprit (Ac 1, 14). Aujourd’hui, elle réunit ses enfants dans de nombreux sanctuaires ;
elle est l’ « Étoile de la nouvelle évangélisation » qui nous montre la « force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection » (Lc 1, 39-45).

Pour terminer, le Pape François propose aux évangélisateurs cette prière adressée à Marie :

« …Aide-nous à dire notre ‘oui’… Étoile de la nouvelle évangélisation, aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion… Mère de l’Évangile vivant, source de joie pour les petits, prie pour nous » (p. 243-245).

Prolongements pastoraux, sacramentels, liturgiques…

Si nous suivons la dynamique de cette dernière partie du texte consacré à l’évangélisation, il ne sera pas difficile de nous interroger sur l’esprit de nos célébrations liturgiques et leur enracinement dans une vie évangélique digne de ce nom.

Obligation pesante ou joie de la rencontre ?

La prière personnelle, l’approfondissement de la Parole de Dieu et la célébration dominicale peuvent être vécus difficilement à certains moments de notre vie. Pourquoi ? Peut-être parce nous n’en avons pas encore découvert la véritable signification ou qu’elles sont pour nous de l’ordre de la conviction théorique et non des réalités existentielles, qui font vivre. Peut-être aussi parce que l’ « art de célébrer » n’est pas encore une préoccupation de notre communauté ou que la pauvreté des moyens rend difficile une meilleure participation. Mais la pauvreté des moyens ne signifie pas nécessairement que l’eucharistie n’a pas permis la rencontre avec le Seigneur dans une réelle communion fraternelle. Une réflexion en paroisse devrait en faire l’analyse pour y trouver remède.

L’esprit de l’eucharistie

De même que François a cherché à préciser l’esprit d’une véritable attitude évangélisatrice, il nous faut remonter à la source si nous voulons découvrir l’esprit de l’eucharistie chrétienne. Sans doute par la prière et la « lecture priante » (lectio divina) des récits de l’institution eucharistique « la nuit où il fut livré ». On ne négligera pas non plus la rencontre du Ressuscité avec les disciples d’Emmaüs (Luc 24) qui commence dans le deuil et la tristesse de la Passion et se termine par le partage du pain et la joie de la Résurrection à laquelle succède la démarche évangélisatrice.

Lavement des pieds et Repas du Seigneur

Le Pape a souvent insisté sur le lien qui unit l’intimité avec le Christ et la mission auprès des plus pauvres. On se rappellera que l’évangile de Jean rapporte avec soin le geste du lavement des pieds (Jn 13) lors du dernier repas de Jésus. C’est un même amour qui porte le Sauveur dans la parabole du lavement des pieds, dans le repas de la Cène et dans la mort en croix. L’action de grâce et la diaconie, la mission et la prière sont fortement liées l’une à l’autre ; elles se renforcent l’une l’autre ; elles s’éclairent l’une l’autre.

Marie « Étoile de la nouvelle évangélisation »

La Vierge Marie a sa place dans l’année liturgique par un certain nombre de fêtes, en particulier Noël. Elle est également mentionnée chaque jour dans la Prière eucharistique, ainsi dans la Prière IV :

À nous qui sommes tes enfants,
accorde, Père très bon, l’héritage de la vie éternelle
auprès de la Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu,
auprès des apôtres et de tous les saints, dans ton Royaume,
où nous pourrons, avec la création tout entière
enfin libérée du péché et de la mort,
te glorifier par le Christ, notre Seigneur,
par qui tu donnes au monde
toute grâce et tout bien.

Cette prière d’intercession se situe après la seconde épiclèse qui demande pour l’Église la grâce de l’unité et ses fruits : « être rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps, pour qu’ils soient eux-mêmes dans le Christ, une vivante offrande à la louange de ta gloire ».

C’est donc une perspective eschatologique ou céleste qui est esquissée par la prière. Marie, image de l’Église, représente ce moment de plénitude où dans la Jérusalem céleste, tout le peuple des élus sera rassemblé dans une parfaite communion. Marie est la « première en chemin », arrivée au terme à la suite du Ressuscité. Elle veille sur le « peuple pèlerin et évangélisateur » (110) en marche vers le Royaume.

André HAQUIN


Sur le même sujet : Liturgie Pape

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