Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du 28 août

Extrait du Feu Nouveau 59/5

Luc 14, 1a.7-14

Jésus se veut ouvert à tous les milieux. Luc est le seul des évangiles à nous montrer par trois fois Jésus se faisant inviter à la table d’un pharisien (Lc 7, 36 ; 11, 37 ; 14, 11). En ces circonstances, la conversation s’échauffe, certes. Mais le débat porte sur le plan religieux et il y eut des pharisiens suffisamment favorables à Jésus pour mettre celui-ci en garde quand sa vie était menacée, ainsi en Lc 13, 31.

Le cadre du banquet

Dans le cadre du repas festif du sabbat, le vendredi soir, l’évangéliste regroupe divers enseignements de Jésus, suivant le genre littéraire du *Banquet que l’on rencontre chez les auteurs grecs. De l’épisode, la liturgie de ce jour retient deux exhortations : la première s’adresse aux invités, la seconde « à celui qui l’avait invité ».

Aux invités

Jésus avait dit : « Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues » (Lc 6, 33). À présent, il constate la prise d’assaut des meilleurs des lits sur lesquels on s’étendait pour les repas festifs, comme ceux de la veille du sabbat. Ici, Jésus énonce un principe simple en matière d’honneur : à vouloir se donner à soi-même son honneur, on risque la honte de se trouver rétrogradé. L’honneur authentique est celui que les autres nous confèrent. En effet, Jésus s’exprime dans une culture pour laquelle l’honneur et le déshonneur sont les deux pôles opposés de la vie sociale. En français d’Afrique, on dit de quelqu’un qui s’est mal conduit : « il a gagné la honte ».
Mais Luc renverse les valeurs. Ce n’est pas la société qui décrète l’honneur et la honte. L’évangéliste présente cette exhortation de Jésus comme une « parabole ». La conclusion va en ce sens : « Quiconque s’élève sera abaissé (par Dieu, lors de la venue de son Règne) et qui s’abaisse sera élevé (par Dieu). » La maxime fait écho au cantique de Marie en son ensemble et spécialement à ce verset : « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Lc 1, 53)
Le message du banquet tient donc en ceci : il y a un lien entre l’humilité que nous pratiquons dans nos rapports sociaux et la manière dont nous nous situons vis-à-vis de Dieu : laissons-lui le soin de nous élever. Par-delà les acteurs mis en scène, Luc s’adresse aux Églises de son temps. Car les questions d’honneur et de préséance furent déjà un problème dans les réunions des premières communautés chrétiennes.

À celui qui l’avait invité

Jésus s’adresse maintenant à son hôte. Il constate que ne se trouve là que l’élite religieuse ; on mange entre pharisiens et scribes, et Jésus devrait se sentir honoré d’être admis dans ce cercle. Pour qu’une invitation soit vraie, déclare-t-il, elle ne doit pas attendre de retour. La parfaite invitation reçoit « des pauvres », qui n’ont pas d’argent à dépenser pour apprêter un banquet en retour, « des estropiés, des boiteux, des aveugles » dont le handicap est évident, ceux-là mêmes que Dieu invite au festin du Royaume, selon la parabole des invités qui se dérobent (Lc 14, 16-24). En effet, « inviter les défavorisés et les exclus, dans le contexte antique qui organise l’ordre social en fonction des valeurs de l’honneur et du déshonneur, revient à s’abaisser en renonçant à l’honneur de son rang social ; c’est choisir la honte, en refusant de fréquenter seulement ses égaux… » (S. Beaubœuf, La montée à Jérusalem).

Une béatitude finale

Une béatitude paradoxale ajoute, en finale, une dimension de foi à l’exhortation : « Tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour. » En d’autres termes, tu auras agi avec un total désintéressement et tu n’auras compté que sur Dieu seul pour te dédommager. Oui, il te dédommagera amplement lorsque, te considérant comme un juste, il te ressuscitera. Luc pense aussi aux Églises où l’accueil des pauvres semble trop peu pratiqué (comparer Jc 2, 1-9).

Claude Tassin



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.