Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Homélie pour le dimanche 28 octobre (30 ord.B)

Homélie extraite de la revue "Feu Nouveau 55/6", p.51

À quelques jours de la Toussaint, fête de l’Église et fête des enfants de Dieu, découvrons la joie de croire, à la suite de Bartimée. À la confession de foi de l’aveugle « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi », celui-ci répond « Ta foi t’a sauvé ». L’évangile de ce jour est propice à une réflexion sur le salut. Que veut dire « être sauvé » ? De quoi avons-nous à être « préservés », « libérés », « sauvés » ? En quoi Jésus est-il le « Sauveur » ?

L’aveugle guéri devient disciple

La condition de l’aveugle n’est pas enviable, comme on peut le deviner en rencontrant les nombreux aveugles d’Afrique. Séparé de la population active, incapable de participer aux projets collectifs, l’aveugle est isolé, sauf dans les sociétés capables de développer leurs compétences et de leur assurer un avenir professionnel. Dans le monde juif du temps de Jésus, la cécité entraînait une mise à l’écart de la société religieuse, en raison d’une impureté rituelle. Mais la foi de l’aveugle va briser les frontières dans lesquelles il est enfermé. Son cri de foi-confiance confesse la « messianité » du prophète de Galilée : « Jésus [de Nazareth, toi qui es] Fils de David [Messie de la lignée de David], prends pitié de moi ! ». L’homme court vers Jésus et lui répond en langue araméenne plutôt qu’hébraïque « Rabbouni [cher Maître], que je voie ! », en d’autres termes « Tu peux me rendre la vue ! ». Et Jésus conclut la rencontre non en disant « Sois guéri ! », mais « Ta foi t’a sauvé ». L’homme désirait la guérison, Jésus dilate son désir et l’invite à accueillir le salut de Dieu. Cette réponse correspond bien aux intentions du Christ : en guérissant, il sauve ! Le rétablissement physique est de l’ordre du signe. Jésus donne en partage une vie autre et durable dont le bienfait temporel permet d’expérimenter au présent quelque chose de la réalité.

La foule aussi doit être guérie !

On remarquera l’attitude peu accueillante de la foule qui veut faire taire l’aveugle, lorsqu’il confesse sa foi en appelant Jésus. C’est bien le test de la marginalisation des aveugles dans la société de ce temps. À ce moment, Jésus s’en prend à la foule et s’insurge contre cette injonction qu’elle profère. En quelque sorte, Jésus veut « ouvrir les yeux » des gens sur la condition de l’aveugle et sur l’attitude de Dieu à son égard. Il veut guérir la foule de sa cécité spirituelle. Suprême finesse : il charge la foule de convoquer Bartimée auprès de lui. Ceux qui avaient barré le chemin à l’aveugle lui ouvrent désormais un passage : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle ».
Cette intervention de Jésus est également porteuse d’un signe. Signe de contradiction, pourrait-on dire ! Signe qu’aux yeux de Dieu, l’aveugle et le boiteux ont toute leur valeur. Mieux, la foi de Bartimée est comme implicitement proposée par Jésus à ceux qui voulaient l’écarter. Jésus invite les Juifs à porter un autre regard sur Dieu lui-même qui ne fait acception de personne et sur son envoyé. Dieu offre le bonheur même à ceux pour lesquels on n’a aucune considération : « Bienheureux les pauvres, le Royaume des cieux est à eux ! ».

Un Dieu qui ramène son peuple de l’exil

De quoi le peuple élu devait-il être sauvé, libéré ? L’exil est interprété par la Bible comme une sorte de réaction de Dieu envers le peuple qui cherche ses appuis dans les réalités humaines et qui pactise avec les idoles du moment. Cette attitude est une sorte d’incroyance pratique et d’oubli du Dieu fidèle. Le temps de l’épreuve sera comme une cure de santé, une période de conversion (« retour »), de renouveau de la foi. Après cela, Dieu prend les choses en mains : « Voici que je les fais revenir… que je les rassemble… je vais les conduire aux eaux courantes », car « je suis un père pour Israël » (Jr 31, 9). Du petit « reste » des fidèles, Dieu va faire surgir une nouvelle communauté. C’est une sorte de résurrection, comme pour Bartimée. La foule ne dit-elle pas à l’aveugle « Confiance, lève-toi [surgis, « égeiré », verbe qui veut aussi dire ‘ressusciter’] ; il t’appelle » (Mc 10, 49). Le peuple d’Israël en revenant d’exil expérimente la puissance de vie que Dieu lui communique ; celle-ci est signe de la vie éternelle que le créateur est prêt à communiquer à tous ceux qu’il a créés « à son image et à sa ressemblance ».

Chaque dimanche est une Pâque

Cette nouvelle vie est fruit du mystère pascal. Chaque dimanche permet de la goûter et de mieux la connaître. Le Ressuscité nous sauve de l’insignifiance et du néant. Il nous ramène aux réalités durables et aux valeurs évangéliques qui déjà sont habitées par la vie nouvelle. À sa manière, le comportement évangélique du chrétien est une sorte de confession de foi ou de témoignage pour le monde. La nouvelle évangélisation qui est au cœur du dernier Synode des évêques à Rome consiste à joindre le geste à la parole : proclamer la résurrection dans nos liturgies et vivre selon la résurrection dans nos engagements quotidiens.

André Haquin



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.