Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile de la fête de la Toussaint

Extrait de "Feu Nouveau 55/6"

(Exégèse de Matthieu 5, 1-12a)

Décrit en très peu de mots, le contexte du discours des Béatitudes est celui du don de la Loi, d’une nouvelle Loi. Il n’y a, en effet, pas de « montagne » à gravir en Galilé (tout au plus des collines), mais l’expression – consacrée – vient d’Exode 19 (don de la Loi à Moïse au Sinaï). Cette Loi donnée à Moïse montrait au peuple hébreu les voies à suivre pour « monter » vers Dieu, pour devenir un peuple saint.
Elle s’exprimait sous forme d’ordres ou d’interdits. On sait comment elle fut pervertie, dans son enseignement et sa pratique, par ces « mauvais pasteurs » (Ézéchiel 34), ces scribes et pharisiens tels que les décrivent les évangiles. Le ton de la Loi nouvelle est très différent de l’ancienne. Elle est tout orientée en effet vers le bonheur : « Heureux… ». Le genre littéraire des béatitudes est assez peu représenté dans la Bible ; celui des malédictions l’est bien plus (voir Isaïe, Jérémie et les prophètes en général). L’intention y est cependant positive : il s’agit toujours d’avertir, d’alerter, de redresser pour ramener dans les chemins de Dieu. Le genre littéraire des béatitudes ne relève pas d’une autre intention. Il ne s’agit pas du tout en effet d’un programme de bonheur-satisfaction de type psychologique, mais d’un programme
de sainteté, de montée vers Dieu. À chaque occurrence du mot « heureux », on pourrait le remplacer par le mot « saint ». Le texte en serait même plus compréhensible. Cependant, en prenant la forme des béatitudes, le texte opère tout un travail sur la conception même du bonheur. Alors que le « monde » voit spontanément le bonheur dans la puissance (de l’argent, des armes, de l’État) ou dans la satisfaction des besoins (psychologiques, matériels, sexuels…), l’Évangile veut nous dire que le vrai bonheur se trouve dans les valeurs exactement inverses. Ne gommons donc pas le caractère paradoxal de ces formulations ; il recèle une part essentielle du message.
Le récit des béatitudes a souvent été perçu comme une promesse de félicité et pas sufisamment comme un programme de sainteté ! C’est la raison pour laquelle le moment où se réalise ce bonheur a souvent été débatu. Ce bonheur se situe-t-il au présent (1ère et 8e béatitudes) ou dans un avenir que l’on voudrait entendre préciser(les autres béatitudes) ? Cela soulève en fait une énorme question philologique. En effet, ces verbes grecs au présent ou au futur peuvent très bien recouvrir un substrat sémitique unique : le temps non-fini (qui se distingue du temps fini). La solution est indécidable. Inutile donc d’échafauder de fumeuses théories. Retenons qu’il s’agit d’un temps non-fini (un présent en train de se faire, un futur à faire), ce qui nous situe dans ce « dès maintenant » dont parlait Jean.
Claude Sélis



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