Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de la première lecture du dimanche 4 novembre

(Dt 6, 2-6)
Extrait de "Feu Nouveau 55/6" p63

La fameuse confession du Shema Israël – « Écoute, Israël ! » –, expression concentrée de la foi du peuple juif et, à ce titre, prière identitaire par excellence, ne nous est pas parvenue de façon isolée, mais au sein du livre du Deutéronome. De ce fait, elle occupe une place particulière dans la stratégie littéraire du discours testamentaire imputé à Moïse et reçu comme une « seconde Loi », censée résumer et interpréter l’ensemble de la Torah. Dès lors, il est important de rappeler que l’invitation à vivre et professer un strict monothéisme – « Le Seigneur est un ! » – vient après l’énoncé des douze commandements gravés sur les tables de pierre (Deutéronome, chapitre 5). Elle constitue donc, déjà au niveau de la Loi juive – sans préjuger de la réinterprétation chrétienne – la clé de lecture de l’ensemble des commandements ou « paroles », reçus de Dieu par la médiation de Moïse et destinés à guider le peuple élu dans toutes les réalités de la vie sociale et religieuse. Si le monothéisme est la règle d’or de la religion d’Israël, il faut d’abord s’entendre sur la signification de l’adjectif « un » ou « unique ». En effet, il ne s’agit pas seulement d’exclure la référence à toute autre divinité que le Dieu personnel, littéralement « Adonaï » (le Seigneur), selon la vocalisation du tétragramme, autrement dit l’expression graphique du nom imprononçable communiqué à Moïse. Il faut aussi faire de ce Dieu unique le principe d’unification de la personne humaine, dans toutes les dimensions de son être, symbolisées par le triptyque « coeur, âme, force », lui-même souligné par la triple mention de l’adjectif indéfini « tout ». Le monothéisme d’Israël est donc beaucoup plus qu’une pétition de principe excluant le polythéisme et l’idolâtrie. Il s’agit d’un choix existentiel, appelé à s’exprimer dans toutes les réalités de la vie quotidienne – litt. « tous les jours de la vie » – et sans la moindre exception : « Tu observeras tous ses commandements et ses ordres, que je te prescris aujourd’hui ». Dès lors, cette foi monothéiste a aussi vocation de se transmettre aux générations futures : « Toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils ». Elle constitue le coeur de l’éducation dispensée en Israël ; elle représente le noyau dur de l’identité religieuse et nationale du peuple juif. Une telle implication concrète du monothéisme justifie la référence aux réalités matérielles présentées comme découlant de la pratique des commandements. Ce sont principalement la longévité et la fécondité, tenues pour l’essentiel du « bonheur », lui-même symboliquement lié à la possession de la Terre, selon l’image traditionnelle du « pays où ruissellent le lait et le miel ». On pourra juger naïve l’association ainsi opérée entre l’obéissance à la Loi et la réussite terrestre. Nous le savons bien, les choses ne sont pas si simples... Toutefois, sachons gré au texte de ne pas poser la relation en termes de causalité, selon une pure logique de rétribution. Dans les textes bibliques, le passage au futur (en réalité, l’inaccompli hébraïque) a pour effet d’exprimer une promesse, elle-même en tension entre la certitude, fondée sur la fidélité de Dieu, et l’incertitude, au regard du champ laissé libre à la volonté humaine. C’est donc bien à la charnière d’un « déjà là » (la parole de Dieu est irrévocable) et d’un « pas encore » (la réponse de l’homme est toujours en suspens) qu’il faut entendre l’appel à honorer la promesse divine par un engagement de tout l’être, à travers une relation à Dieu qui conjugue le respect (verbe « craindre ») et la
confiance (verbe « aimer »). Ainsi, la promesse de Dieu a pleinement valeur d’appel à la responsabilité de l’homme, ce que la Bible appelle aussi « conversion ».
Yves-Marie Blanchard



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