Célébrer en paroisse le sacrement de réconciliation
Témoignage de la paroisse d’Arlon (Belgique) Extrait de Feu Nouveau 56/2
Nous fêtons cette année le 50e anniversaire du Concile Vatican II, un évènement marquant de la vie de l’Église au vingtième siècle. Mais en fêtant ce jubilé, nous ne fêtons pas que « l’évènement », mais aussi tous les fruits qu’il a portés depuis lors dans la vie des chrétiens et de nos communautés. Parmi ces fruits, on peut particulièrement mettre en valeur les réformes liturgiques et sacramentelles.
À propos du sacrement de la Réconciliation pour lequel on m’invite aujourd’hui à donner un témoignage de sa mise en œuvre pastorale dans la paroisse Saint-Martin d’Arlon (dont j’ai la charge pastorale depuis 20 ans), c’est intéressant de se rappeler combien, à la suite du concile, dans les années qui ont suivi, l’Église a proposé différentes pistes pour vivre le sacrement du Pardon. Bien sûr, reste la forme traditionnelle de la confession individuelle, mais l’Église a aussi proposé des possibilités de recevoir le Pardon de Dieu dans des célébrations communautaires.
Je dois bien constater que dans ma paroisse comme dans bien d’autres, ces dernières années, la pratique de ce sacrement a elle aussi chuté chez bon nombre de chrétiens. Même à l’approche de Pâques, cette pratique a fortement diminué.
Je constate pourtant, chez des jeunes adultes, que certains redécouvrent ce sacrement dans des rencontres personnelles et sollicitées auprès d’un prêtre. Ce n’est plus un automatisme à des périodes particulières de l’année liturgique, mais une démarche spirituelle qui fait souvent partie d’un cheminement. J’ai la chance d’avoir un jeune confrère, membre de l’équipe, qui a particulièrement ce charisme.
Je vous fais maintenant écho de ce que nous cherchons à vivre à Arlon comme démarches communautaires. Cette pratique remonte aux années qui ont suivi le concile. Elle a aussi évolué avec les années. Si au départ, comme dans bien d’autres paroisses, les célébrations communautaires avaient laissé tomber l’aveu individuel pour une réflexion communautaire, depuis 20 ans nous avons réintroduit dans la célébration un aveu personnel, bref, mais signifiant. Je pense que l’aveu auprès d’un prêtre porte en lui-même une force de libération. Mais nous avons gardé la concélébration de la parole sacramentelle d’absolution pour mettre en valeur la dimension ecclésiale du pardon et de la réconciliation.
Depuis des années, ces célébrations sont vécues de la même façon – et d’ailleurs avec une préparation commune - dans la paroisse Saint-Donat qui est la seconde paroisse du centre-ville. Avant Noël, nous nous limitons actuellement à une seule célébration pour les deux paroisses, mais au début de la semaine sainte, chaque paroisse propose sa célébration. Les prêtres des deux paroisses et quelques autres confrères participent aux deux célébrations.
Nous vivons aussi, chaque lundi saint après-midi, une célébration spécifique pour les malades et les personnes âgées de tout le doyenné. Des bénévoles se proposent pour aller les chercher à domicile. On alterne : une année une célébration communautaire du sacrement du Pardon, l’autre année, une célébration communautaire de l’onction des malades, précédée d’une possibilité de confessions individuelles. Après la célébration un sympathique goûter est offert aux participants, préparé par l’équipe des visiteurs de malades.
Dans notre église, des confessions individuelles sont aussi programmées avec les fêtes et particulièrement le jeudi, vendredi et samedi saints.