Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 28 juillet

Exégèse de Lc 11,1-13 (17e dimanche ordinaire)

Le passage de ce dimanche est un ensemble cohérent structuré en trois parties : d’abord vient le modèle de prière enseigné par Jésus (vv. 2 4), ensuite une parabole sur la persévérance dans la prière (vv. 5 8) et enfin une invitation à s’adresser au Père en toute confiance (vv. 9 13).
C’était une coutume qu’un maître spirituel apprenne à ses disciples à prier. La demande n’a donc rien d’incongru ni d’étonnant. Les indications circonstancielles du v. 1, « un jour, quelque part », sont volontairement vagues pour marquer le caractère universel de l’enseignement qui va suivre : la prière que Jésus apprend à ses disciples vaut pour toujours et partout.
Nous commençons par appeler Dieu « Père » (v. 2), selon l’habitude un peu déconcertante de Jésus. Certes Israël sait que Dieu est Père, mais n’insiste pas beaucoup sur ce titre. Jésus, quant à lui, oriente toute sa vie vers ce Dieu qu’il va jusqu’à appeler « Papa (Abba) ». Une telle proximité montre la tendresse divine en laquelle Jésus ose croire et la confiance (foi) solide qui nourrit sa vie spirituelle. Il nous invite à la même attitude. La demande qui suit, la sanctification du Nom – c’est-à-dire de la personne – ne prétend bien sûr rien ajouter à la sainteté de Dieu, mais porte sur la reconnaissance par les hommes de la transcendance et de la bienveillance de ce Père, qui se révèle à nous par son Nom et nous invite à entrer dans son Règne, dont nous demandons aussitôt la venue, car seul Dieu est véritablement roi. Juste après avoir honoré Dieu en sa personne comme il se doit, Jésus formule l’espérance du Royaume, le cœur de sa prédication et donc la priorité.
La prière de Jésus est eschatologique : le jour où tous les hommes reconnaîtront la sainteté de Dieu et accueilleront son Règne sans réserve est effectivement le Jour du salut, de la victoire divine sur le mal définitivement disparu.
La demande du pain (v. 3) pose problème à cause de l’adjectif grec epiousion, dont nous ne pouvons être certains de la traduction correcte, car il est inconnu par ailleurs. Il faut donc se fier à son étymologie, qui peut signifier soit le pain « d’aujourd’hui » soit celui « de demain » (mais Jésus n’enseigne pas de chercher la sécurité du lendemain, au contraire [Lc 12,22 32]), ou plutôt « du jour qui vient », ce qui s’accorderait mieux au caractère eschatologique du Notre Père. Ce pain eschatologique est celui de l’eucharistie auquel nous communions déjà : le jour du salut, c’est aujourd’hui si nous accueillons librement le don que Dieu nous fait de lui-même sur la croix, dans la résurrection de son Fils, dans le don de l’Esprit – ce que nous célébrons effectivement dans l’eucharistie.
Le pardon des péchés (v. 4) est également une réalité eschatologique, qu’il s’agisse du pardon accordé par le Seigneur et reçu par l’homme ou du pardon accordé par l’homme aux autres. Sans doute faudra-t-il que vienne ce Jour pour que notre pardon, certes déjà réel, soit toutefois complet et sans plus aucune réticence, accompli. La dernière demande concernant la tentation est difficile à comprendre. En effet, on ne peut pas dire que Dieu nous tente de quelque manière que ce soit, comme l’affirme fort justement Jc 1,13. Peut-être faut-il comprendre que le fidèle demande au Seigneur de ne pas être tenté au-delà de ses forces, que le Seigneur ne permette pas l’épreuve d’une tentation que l’homme ne pourrait pas supporter. Ou alors, le grec essaie vaille que vaille de traduire un verbe original araméen conjugué au factitif, qui se traduirait ainsi : « fais que nous n’entrions pas dans la tentation ». Cette dernière formulation est certainement la plus acceptable et a été adoptée par la liturgie à Taizé : « Garde nous de la tentation ». Le disciple demande au Seigneur de ne pas entrer en connivence avec le tentateur, de ne pas pactiser avec lui. Le jour où nous abandonnerons tout arrangement et toute compromission avec le mal, c’est que nous en serons délivrés (comme l’ajoute Mt à ses demandes du Notre Père). Ce sera ce Jour-là. Le Notre Père est bien une prière appelant le Dernier Jour, l’accomplissement du Règne de Dieu, le salut de chacun et de tout l’univers.
Lc continue par un texte qui lui est propre : la parabole des vv. 5 8, qui ressemble fort à celle du juge impitoyable qui cède malgré tout (18,2 5) et constitue un appel à la prière persévérante. Comme le juge, l’ami va satisfaire celui qui lui demande du pain non par amitié, mais pour retrouver sa tranquillité. Ni cet ami ni ce juge ne nous sont présentés comme des modèles par Jésus, mais ils démontrent que, si un homme peut répondre à une requête pour des motifs peu nobles, a fortiori le Père céleste, qui déborde d’amour, va-t-il entendre ses enfants et les combler en leur accordant l’Esprit Saint, la meilleure des choses. En effet, dans l’Esprit Saint, Dieu se donne lui même, comme un Père plein d’amour, comme à la croix, comme dans l’eucharistie, suggérée dans les trois pains demandés par le suppliant du v. 5 : le pain marqué du signe de Dieu : trois.
Jésus insiste aux vv. 9 13. Le Père exauce ses enfants qui demandent, qui cherchent, qui frappent à la porte du Royaume. Bien sûr que le Père ouvre et donne. Comme s’il fallait encore convaincre des hommes sceptiques et lents à croire, Jésus reprend un exemple qui rappelle la parabole : si un père humain, pourtant mauvais – ces mots du v. 13 sont durs à entendre pour nous : « Si donc vous, qui êtes mauvais… » ! – ne donne pas un animal mortellement dangereux à son fils qui demande à manger, a fortiori le Père céleste donnera-t-il sans hésiter la vie qui ne connaît pas la mort, son Esprit Saint, à ceux qui la lui demandent. Si nous demandons au Seigneur de nous donner son Esprit, nous savons à coup sûr que nous sommes immédiatement exaucés. Que nous manque-t-il quand nous sommes remplis du pain de ce Jour et de l’Esprit du Seigneur ?
Philippe Thielens



Feu Nouveau la revue au service des équipes liturgiques, des cercles bibliques et des célébrants.