Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 22 septembre

Extrait de Feu Nouveau 56/5

Évangile : Lc 16,1-13

Cette parabole du « gérant habile » pose question au lecteur qui l’aborde. Loin d’être édifiante, en effet, elle loue le comportement de ce gérant de métairie qui, du moins en appa-rence, semble tromper son maître par deux fois, en lui faisant perdre de très grosses sommes d’argent. Floué, berné, son maître le loue, certes, mais sur un ton ironique (v. 8), reconnaissant sa défaite face à plus malin que lui. Cette parabole serait donc un éloge de la ruse qui berne l’autre. L’interprétation est possible. De plus, comme l’évangile n’a pas d’abord comme objectif d’être un texte édifiant on pourrait à la limite admettre l’écart de moralité du métayer. Le problème ressurgit cependant, car cet homme rusé est présenté comme modèle par Jésus lui-même. Qu’en est-il vraiment, dès lors ? En réalité, le métayer ne trompe peut-être pas son maître en agissant comme il le fait. En droit romain, en effet, les gérants de métairies ga-gnaient leur vie en prenant une commission sur les opérations financières. Ainsi, cet homme, loin de berner son patron, rétablirait au contraire la justice en renonçant à sa marge. C’est cela qui lui vaudrait la louange du maître (v. 8) et de Jésus qui invite les siens à faire comme cet homme (v. 9). Car il faut le souligner, en agissant comme il le fait, le gérant se crée un véritable trésor. Non pas un trésor financier, mais un trésor de reconnaissance, un capital auprès de Dieu (cf. Lc 12,21).
L’argent au service de la relation
Cela dit, cet homme est réellement un opportuniste et s’il est montré en exemple, il ne l’est probablement pas pour sa moralité. C’est sa réaction qui est proposée comme modèle : face à une situation menaçante et inattendue, il réagit rapidement et avec beaucoup d’inventivité. Voilà ce qui est exemplaire. Par son comportement, en effet, il ramène l’argent à sa véritable valeur : non pas un but en soi, mais un instrument nécessaire à créer et nourrir des relations humaines. En cela, l’argent peut devenir source de fécondité, de vie pour tous. On peut dès lors mesurer toute l’intelligence et l’habilité de cet homme qui se montre astucieux et malin. Ces qualités sont celles qui sont requises aussi des croyants, de « ceux qui habitent la lumière » (v. 8b). Comme le gérant, les chrétiens sont invités à se servir de leurs biens pour acquérir la vie éternelle, la vie en plénitude (v. 9). L’argent et les biens ne sont pas mauvais en soi. C’est l’usage que l’on en fait qui peut le devenir, car, comme toute bonne chose, l’argent aussi peut être perverti par un mauvais usage. Ainsi, l’argent devient trompeur, idolâtré quand sa détention nourrit un système profondément injuste. Aussi étonnante soit-elle, cette parabole invite à la bonne gestion de la richesse. Elle invite à remettre l’argent et la richesse à leur juste place, celle d’instrument au service des relations et du bien commun. Ce n’est que de cette manière que le croyant aura la vie et se montrera également capable de la donner. Du reste, les v. 10-12 insistent sur cet aspect : ceux qui se montrent capables d’une bonne gestion sur le plan matériel peuvent l’être aussi des biens spirituels (« le bien véritable » v. 11).
Le Jésus de Luc l’affirme par cette parabole quelque peu surprenante : « Dieu n’est pas l’ennemi de l’argent, mais idolâtrer l’argent est incompatible avec la confiance en Dieu » (Fo-cant, Marguerat, p. 349), cette confiance qui ouvre au partage et à la vie de tous, loin de toute cupidité et de tout enfermement sur soi. Le prophète Amos souscrirait certainement à cette illustration proposée par Luc, une thématique sur laquelle l’évangéliste reviendra plus loin, dans ce même chapitre (v. 19-31, voir 26e dimanche C). (Pour aller plus loin : C. FOCANT, D. MARGUERAT éds, Le Nouveau Testament commenté, Paris - Genève, 2012, p. 348-349).

Elena Di Pede



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