Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 16 février

Exégèse de Mt 5,17-37

Extrait du Feu Nouveau 57/2

« Vous êtes le sel de la terre…, la lumière du monde » (évangile de dimanche dernier). Oui, mais comment ? Le sermon sur la montagne qui suit (Mt 5,17 – 7,29) veut répondre à cette question. La péricope liturgique retenue traite d’une question de fond qui vaut comme préalable : Jésus prend position face à l’enseignement des rabbins. En effet son auditoire est composé de Juifs pour qui la loi et les prophètes constituent le cœur même de la foi. Le Maître est-il fidèle à cette tradition reçue ou inaugure-t-il une loi nouvelle ?

La réponse de Jésus (5,17-20)
Formulée dans les v. 17-20 et illustrée par les antithèses des v 21-48, elle est sans ambiguïté : « Pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi… ». C’est si important, que la transgression d’un seul de ces petits commandements s’accompagne de menaces : le coupable « sera déclaré le plus petit dans le Royaume des Cieux », le Royaume qui précisément est le cœur de l’évangile (Mt 4,23). Non qu’il y ait une hiérarchie dans ce Royaume ; la formulation est beaucoup plus radicale : dans le langage sémitique, l’expression signifie l’exclusion du Royaume.
Jésus précise d’emblée sa mission : « Je suis venu …pour accomplir ». Ce terme peut signifier « réaliser », observer les commandements, mais aussi, en particulier dans l’évangile de Matthieu, « conduire à son achèvement, à sa perfection ». Autrement dit, Jésus conserve intégralement tout l’apport de la révélation antérieure, mais il lui donne sa pleine signification. C’est même l’objet central de cette mission : il y a continuité, mais aussi dépassement des limites de cette première révélation. Il faut donc relire l’Ancien Testament à travers sa révélation du salut. « Je suis venu… », dit Jésus, pour révéler au monde la pleine volonté de Dieu.
En contrepoint, une telle plénitude requiert des disciples « une justice », c’est-à-dire une conduite « qui doit dépasser celles des scribes et des pharisiens » (5,20), qui doit être « largement débordante » -, à tel point que l’on peut comprendre cette justice comme d’essence nouvelle. Redoutable exigence (Mt 5,48 ; 7,13) qui ne pourra se vivre sans la grâce qu’il convient d’implorer (7,7-11).

Les antithèses (5, 21-37)
Elles ont pour but d’illustrer cette nouveauté que Jésus introduit dans la pratique de la loi. Sur les six que contient ce développement (5,21-48), la liturgie de ce jour en retient quatre qui portent successivement sur le meurtre, la répudiation de l’épouse, les serments et finalement la loi du talion.
- Le contenu de la loi est radicalisé. Ainsi, l’interdit du meurtre ne conteste pas le commandement lui-même, mais il étend le champ de la peine à des délits qui apparaissent plus bénins : l’insulte, la malédiction, un désaccord permanent et agressif. Ajoutons que Jésus n’en reste pas à un plan moral, il envisage le domaine du culte : Dieu lui-même est donc concerné. Dans le cas de la répudiation, Jésus va jusqu’à interdire ce que la loi permettait : la répudiation de l’épouse.
- La loi est intériorisée : l’adultère ne se limite pas à l’acte sexuel, il commence avec le désir ou le regard chargé de convoitise ; c’est là que se situe la racine du mal. Il y a délit d’adultère même s’il n’y a pas passage à l’acte.
- La loi est personnalisée en ce sens que Jésus se pose en législateur. À cet égard, la formulation de l’antithèse est tout à fait éloquente : « Il vous a été dit…Moi je vous dis ». Le premier membre renvoie à l’enseignement de Moïse et, à travers lui, à la parole de Dieu : le « Il a été dit » est en effet un passif théologique. Mais alors, Jésus contredirait-il l’Écriture ? Non, cette parole reste bien une Parole de Dieu, mais une Parole inchoative, donc encore imparfaite, adaptée aux générations qui précèdent. À l’heure où il parle, Jésus révèle le dessein de Dieu de façon complète et définitive. En tant qu’interprète de la Parole divine (voir le « Je suis venu… », du v.17), il substitue son autorité à celle de Moïse, ce que professent les auditeurs en 5,28-29. Comprenons qu’il conserve bien l’intégralité de la Loi de Moïse, mais il lui confère un sens nouveau.
Encore une fois, à la source de cette prise de parole, il y a le « Je suis venu…pour accomplir » de 5,17, c’est-à-dire pour livrer l’ultime parole de Dieu. Le Maître est l’interprète autorisé de la loi, en tant qu’envoyé du Père. Jésus n’est pas un rabbi comme les autres. La loi de Moïse reste intouchable « jusqu’à ce que le ciel et la terre passent » (v. 18), tandis que la Parole de Jésus perdurera par delà la fin du monde : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas (Mt 24,35).
B. Renaud



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