Feu Nouveau : la revue de référence pour préparer la messe du dimanche!

La célébration en l’absence de prêtre

  • Propositions de déroulements
  • Textes et prières
  • Questions pour un partage autour de la Parole
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La formation

  • Articles de formation biblique et liturgique
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Les lectures

  • Commentaires approfondis
  • Homélie
  • Méditation
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L'attention aux enfants

  • Suggestions pour accueillir les enfants
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La célébration

  • Monitions et prières
  • Chants adaptés
  • Mélodies pour les nouvelles antiennes du lectionnaire
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Exégèse de l’évangile du dimanche 20 juin

Commentaire exégétique de Jean 6,51-58

Extrait de Feu Nouveau 57/4

Le rappel de la manne

Pour l’essentiel au moins, le chap. 6 de l’évangile de Jean est une longue méditation sur le mystère de l’eucharistie, qui commente le récit du partage des pains et des poissons (il n’y est pas question d’une « multiplication » !). L’extrait proposé pour ce dimanche en constitue la finale, où tout tourne autour de quelques mots : je suis, pain, manger, vivre, donner, chair, sang, ressusciter, demeurer. N’y cherchons pas une logique cartésienne, mais tentons d’entrer dans le « monde du texte ».
Peut-être pourrait-on commencer la lecture au v. 49, ce qui permettrait de mieux comprendre l’ensemble, qui s’ouvrirait (vv. 49-50) et se terminerait (v. 58) par le rappel de la manne évoquée dans la première lecture. Les Israélites du temps de Moïse ont été tenus en vie par la manne, mais c’était temporaire : ils ont fini par mourir. Jésus se présente comme la nouvelle manne (le pain descendu du ciel), qui procure la vie à jamais. L’eucharistie donnerait-elle l’immortalité ? Nous le savons d’expérience : ceux qui y participent finissent, eux aussi, par mourir. Cela signifie que Jésus parle ici d’une vie autre que matérielle ; comme souvent dans l’évangile de Jean, le lecteur intelligent transpose sur un autre registre. D’ailleurs Jésus explique : « moi, je le ressusciterai au dernier jour » (v. 54). En utilisant un vocabulaire non johannique, on pourrait dire : celui qui participe à l’eucharistie vit déjà la réalité sans limite du Royaume des cieux.

De la violence à l’amour

Les adversaires de Jésus (ce sont des « Judéens » plutôt que « les Juifs », car Jésus est juif, lui aussi !) s’en tiennent au niveau matériel, comme si les chrétiens qui communient étaient anthropophages. C’est une affirmation ridicule : Jésus s’exprime évidemment à un autre niveau. Et pourtant il parle crûment de « manger la chair » et de « boire le sang ». Ce sont des actes cruels : nos dents déchirent la viande, notre bouche avale ce que nous buvons : oui, nous participons à la violence du monde, où trop souvent le sang humain est versé, où trop souvent l’homme n’est plus que chair à canon. L’homme est un loup pour l’homme. Images d’un monde où l’on ne cesse de s’entre-tuer, même sous couvert de civilité. Les gestes de la communion eucharistique nous rappellent cette violence, mais pour la transformer en force de solidarité et d’amour. C’est bien ce que disent les récits de la Cène, aussi bien en 1 Co 11 que dans les évangiles synoptiques : Jésus associe ses disciples au don de sa vie (la mort sur la croix dès le lendemain) ; il s’expose à la violence maximale, pour que la violence soit vaincue ou « pour que le monde soit sauvé ». Pas d’eucharistie sans prendre conscience de la brutalité de la société, sans engagement à construire un monde plus fraternel !
Manger et boire : voilà des gestes indispensables à toute survie humaine individuelle, fût-ce au détriment des autres. Manger le corps du Christ et boire son sang, voilà ce qui transforme la vie non seulement individuelle, mais aussi communautaire : cette communion relie tous ceux qui y participent pour former ensemble le Corps du Christ et préfigurer la société sans violence que Dieu promet, dans la vie éternelle du Royaume.

J. VERMEYLEN



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